Et, en prime, de précieux conseils d'un autre temps...

Tant que j'y suis (et vu que je n'y suis pas souvent), j'en profite pour vous glisser un texte délicieux... A prendre à la lettre, ou pas!

VIII De la nourriture

N’oubliez pas de « nourrir la bête » correctement. Beaucoup de choses dépendent de l’état de sa digestion.

Ne parlez pas à votre mari de quoi que ce soit d’ennuyeux avant qu’il ait terminé son dîner.

N’achetez pas des produits chers pour les gâcher en les accommodant. Si vos talents de cuisinière ne sont pas à la hauteur des plats français, contentez-vous de plats anglais cuisinés à la perfection.

Ne laissez pas votre cuisinière persister à faire frire le bifteck quand votre mari l’aime grillé, ni servir des œufs durs quand il les aime à la coque.

N’ayez pas peur de la viande froide. Quelques leçons ou même un bon livre de cuisine ajoutés à un peu de bon sens vous apprendront à maîtriser les délicieuses façons de servir les « restes ».Certains hommes l’apprécient mais le mouton froid a fait naufrager de nombreux foyers heureux.

Ne persistez pas à mettre des champignons sur la table quand vous savez qu’ils rendent toujours votre mari malade. C’est peut-être votre  plat favori mais cela en vaut-il la peine ?

Ne donnez pas à votre mari du porridge brûlé. Il ne suffit pas d’acquérir à fond épais, il faut aussi l’utiliser régulièrement.

Ne gardez pas un domestique incapable de servir les repas à l’heure. Rien ne perturbe plus le caractère d’un homme affamé que d’être obligé d’attendre son dîner.

Ne faites pas du petit déjeuner un repas pris à la va-vite. C’est sur lui que repose une grande partie de la journée de travail de votre mari, et la machine ne peut pas fonctionner si vous ne l’alimentez pas correctement.

Ne négligez pas la façon dont les repas sont servis quand vous et votre mari êtes seuls à table. Une jolie présentation contribue beaucoup à agrémenter les repas et le fait de s’alimenter n’est plus seulement un moyen de se maintenir en vie.

Ne méprisez pas les détails. Quand deux personnes fondent un foyer, le bonheur de ce foyer dépend de choses insignifiantes. Par exemple…

… Ne méprisez pas la pomme de terre. Il existe une centaine de manières appétissantes de l’accommoder. Mais, à moins que vous ne maîtrisiez parfaitement votre affaire, elle arrivera à table avec la consistance d’une glace à moitié fondue-en bouillie à l’extérieur et dure comme la pierre à l’intérieur. Attention, la pomme de terre bouillie est un autre écueil sur lequel nombre de foyers heureux ont fait naufrage.

Ne donnez pas à votre mari du pain rassis s’il le préfère frais, ni du pain frais s’il le digère mal. Ayez un peu de jugeote en la matière.

N’acceptez pas que votre mari ne découpe pas le rôti parce qu’il n’aime pas découper ou qu’l le fait mal. Vous avez bien d’autres choses à faire et, en outre, vous ne voulez pas qu’il apparaisse comme un incapable.

·         Blanche EBBUTT, Petit précis des choses à ne pas faire à l’usage des épouses (1913)

Comments

[Casa Dolce Casa]

Joyeuses pâques!

bisous

Casa

[Ciorane]

Vous avez dit féminisme ???? Enfin, je crois que je manque un peu de jugeote...